Et le brouillard qui recouvre tout d'un coup, sa bizarrerie qu'on sentait bien depuis le départ confirmée par une figure du patelin qui accourt en sang et annonce que « quelque chose » dans la brume a enlevé son vieux copain... Élément perturbateur justifiant que tout le monde se calfeutre dans le supermarché et commence à conjecturer – « c'est la mort », dit la folle messianique, et les bêtes dévoreuses peuvent arriver. La scène primitive d'un post-ado qui, croyant pisser plus loin en bravant le « même pas peur, je sors », termine coupé en deux, ça fait toujours plaisir. Mais le plus dérangeant (ouais, osons le mot) dans The Mist, c'est une mise en scène en porte-à-faux où tout ce qu'on croit attendre arrive sans vraiment aboutir, ne serait-ce dans cette fin au nihilisme plus que rare dans les films de cette trempe. Une description de l'humain trop humain en situation de crise, les moutons et les meneurs, le plus petit dénominateur commun qui rassemble la majorité inquisitrice hululant à l'Armaggedon (et faisant croire au passage au spectateur « mais non, ils n'ont pas osé » que c'est bien cela qui est mis en scène), une avant-garde conspuée (mais elle s'en fout, elle a le flingue) qui termine bien conne, et qui confirme au passage que la grosse bête à la corne de brume version Guerre des Mondes, ça marche toujours.
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